[Marc Barbezat, éditeur de Jean Genet]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP0199 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
description Reportage photographique réalisé à l'occasion de la parution de "Lettres à Olga et Marc Barbezat" (1988) et de l'exposition : "Rétrospective l'Arbalète et Jean Genet", Lyon, Musée de l'Imprimerie, 29 avril-30 mai 1988.
historique Pharmacien, membre du Conseil de l'Ordre des pharmacies, président directeur-général d'une société de produits chimiques et pharmaceutiques, et lyonnais depuis ma naissance, je me permets d'énumérer tous mes titres pour appuyer une demande en faveur d'un cas très particulier... Ainsi s'adresse en juillet 1948 Marc Barbezat, éditeur de Genet, au président Edouard Herriot afin que celui-ci intervienne en la faveur de Jean Genet et efface cette épée de Damoclès suspendue sur la tête de l'écrivain : son casier judiciaire. Tout le monde le sait et chacun s'en gargarise. Genet écoula quelques unes des années de sa vie à la prison de la Santé. Puis à la prison des Tourelles (1943-1944), après avoir fréquenté, adolescent, la maison de correction de Mettray. Il est aisé de se méprendre et de ne voir en Genet que le mythe qui lui collait à la peau et que Marc Barbezat déplore : "Le fait qu'il volait est une manie que j'ai du mal à expliquer. II s'est greffé toute une légende autour de Genet et je crois qu'il a voulu jouer ce personnage. C'est la faute de la presse qui, depuis 1943, a toujours mis l'accent sur ce côté anecdotique et ridicule. Genet s'est adapté à cette réputation et il a insisté sur ce côté-là. C'est très dommage". Marc Barbezat eut la connaissance des textes de Genet en 1943, alors que l'écrivain purgeait une peine à la Santé. II publiait alors une revue du nom de "L'Arbalète" et décida d'éditer les textes de Genet, malgré les risques que cela comportait à l'époque, étant donné le caractère particulier de ses écrits que l'on qualifiait inévitablement de "pornographiques". La première lettre que Genet adresse à Barbezat (novembre 1943) rend d'ailleurs compte de cet état de fait : "M. Cocteau et M. Sentein m'ont écrit pour me dire que vous acceptez de rendre publics quelques uns de mes textes, mais vous ignorez qu'ils sont impubliables pour toutes sortes de raisons..." Marc Barbezat est un monsieur déjà âgé, mais conserve le charme et la lucidité de la jeunesse. Il évoque alors avec un enthousiasme mêlé de pudeur et d'humilité les qualités littéraires de celui pour qui il accepta de franchir le pas : "Son oeuvre était tellement forte que j'ai pris le risque. Genet est un grand écrivain. Il avait une telle personnalité, un tel éclat, sa langue était tellement forte". Attendri, celui qui fut son premier éditeur et son ami retrace le plus simplement du monde les circonstances de sa première rencontre avec Genet : "A la visite du jeudi après-midi, je suis allé à la prison des Tourelles. Je suis rentré et je l'ai vu. C'est ici qu'il m'a fait cette merveilleuse dédicace : "A mon ami qui sera mon seul éditeur parce qu'il est jeune". [...] Source : "Quand l'Arbalète ciblait Genet" / Brigitte Giraud in Lyon Figaro, 22 avril 1988, p.38.
note bibliographique "Marc Barbezat, pharmacien ès Lettres" / Daniel Licht in Lyon Libération, 28 novembre1986. - "Genet, formule Barbezat, et art scénique" / Daniel Licht in Lyon Libération, 25 novembre 1989. - "Un éditeur de génies" / A.M. [Anne Masson] in Lyon Figaro, 19 octobre 1990, p.37. - "Le catalogue du pharmacien" / Mathieu Lindon in Lyon Libération, 20 décembre 1990, p.21-23. - Lettres à Olga et Marc Barbezat / Jean Genet [suivi de] Comment je suis devenu l'éditeur de Jean Genet / Marc Barbezat, 1988 [BM Lyon, K 159597]. - Wikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Barbezat (consulté le 09-08-2016).

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